Dans le monde occidental, l’idée de pouvoir d’achat devenait vite obsession.
Des signaux gouvernementaux enflammaient les foules et propulsant les êtres par légions intimaient l’ordre à chacun de dépasser ses semblables : d’une tête ou d’un talon et par millions les nuques se tendaient vers ce but ultime : travailler plus pour gagner plus…
C’était un pauvre privilège pourtant que celui de travailler plus pour gagner plus.
Mais perdre ce privilège équivalait à perdre de vue l’horizon et le ciel de la consommation.
C’était aussi, pour le pays, sombrer sous le barrage des pays émergents narquois, sombrer et être foulé aux pieds.
Oui la punition s’assortissait au privilège et les salariés stressés chutaient chaque soir du haut des tours, précipitant les nouveaux perdants dans les banlieues avoisinantes ou dans la rue dans des lieux ou la flambée des prix du pétrole contraignaient les plus pauvres à dépenser plus en frais de transport pour accéder à leur lieu de travail, quadrature d’un cercle vicieux où gagner plus devenait de plus en plus cher.
La France qui pratiquait l’arrogance avec constance, un peu comme on prend du viagra à son petit déjeuner, n’avait jamais ressenti la menace des ces modernes oubliettes avant les émeutes de 2005.
Nous avions nous disait-on, le meilleur système de santé du monde, la meilleure politique d’intégration des étrangers du Monde, les subprimes pas plus que le nuage de Tchernobyl ne pouvaient nous atteindre.
Nos traders n’avaient pas besoin d’une crise financière mondiale pour fantômiser des milliards d’euro de nos banques.
Bref, nous étions unique, n’avions besoin de personne et surtout pas des immigrés non choisis que le décalage entre le discours et la réalité avait attiré depuis des décennies, promesse vaine d’une vie meilleure à laquelle nous allions devoir collectivement renoncer sans qu’ils (les immigrés) n’y aient jamais eu accès.
En 2008, la France, Cité modèle d’un univers mondialisé dont les avenues s’appelaient des flux financiers, brillait de tous ses sens interdits mais la signalisation variait selon les quartiers :
Aveuglante dans la religion, impuissante dans la politique et défectueuse dans l’industrie.
Incapable désormais de pratiquer, après le règne de deux rois fainéants, une désinflation compétitive comme nos voisins allemand avait su le faire avec la TVA sociale( hausse de la TVA accompagnée par une baisse d’un montant inférieur de charges sociales cotisation salariés et employeurs).
Car les Usa, baissaient mois après mois leur taux d’intérêt , se rapprochant dangereusement du japon qui de 1991 à 2006 avait exporté, après le double krach boursier et immobilier, sa déflation dans le monde entier.
Oui, les prix des actifs immobiliers allaient lourdement chuter partout dans le monde, oui la crise du crédit risquait de devenir systémique, générant des troubles et des tensions sociales.
La France était montée avec les autres, elle descendrait avec les autres et le sentiment de s’enrichir sans produire dans un modèle qui réconciliait l’irréconciliable allait s’estomper, entraînant inexorablement la consommation à moins que d’ici là, a l’image du pays (USA) qui fascine tant notre président, nous n'arrivions à exporter sous formes de titres les dettes des ménages Français (un produit d’avenir).
Apres avoir importer de la pauvreté et exporter de la richesse des décennies durant, il nous fallait maintenant exporter notre pauvreté.
Ce qui n’était après tout, Chère Christine Hagarde. qu’un problème de montage financier.
Nécronomiquement votre
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Du Viagra au Prozac
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Bonne Année, Bonne santé, Bonne Récession
Nous entrons dans un âge sévère.
Un âge de crise ou la publicité ne suffira plus à remplir les coffres des média et à payer les équipages assoupis des agences de publicité.
Car en pareille période, ce sont effectivement les dépenses de communication que l’on coupe en premier comme la guillotine la tête du condamné .
Combien d’armada créatives verra t’on disparaître cet automne dans les brumes de la récession ?
Oui, nous entrons dans un âge de glaciation de la séduction.
Un âge ou le consommateur prendra le produit comme l’homme de goût, en une époque puritaine, prend la femme : debout contre un mur et habillée.
Autrement dit sans artifice, sans séduction, sans design, sans packaging, sur l’étagère d’un linéaire, tout simplement parce que le dit produit est moins cher et que le consommateur achète un prix plus qu’un produit.
En cet âge où les consommateurs prient sur l’autel du Hard Discount et du Low Cost, les modèles de l’instant s’appellent : Theodor et Karl Albrecht, les créateurs d’ALDI, les deux plus grosses fortunes d’Allemagne qui ont inculqué à leurs compatriotes un comportement d’achat tout droit issu de l’après-guerre dans un pays où 41 % des parts de marché dans l’alimentaire sont occupés par les hard discounters (contre 15 % encore seulement en France… eh oui ... il a fallu absorber l’Allemagne de l’est…)
Luc Chatel, le secrétaire d’état à la consommation ne s’y est d’ailleurs pas trompé
En commandant à Charles Beigbeider (Futur président du Medef) un rapport sur le low cost.
«qui constitue un levier supplémentaire de croissance et de concurrence au bénéfice des consommateurs. »
Car vous l’avez compris, le seul moyen d’augmenter notre pouvoir d’achat, c’est d’acheter moins cher des produits comparables.
Vous l’avez constaté avec l’encombrant succès de Renault avec la Logan, d’abord destinée aux pays émergents, où elle est estampillée Renault ou Dacia (selon les pays), elle est arrivée en catimini en France en juin 2005. Depuis elle s’est écoulée à 50 000 exemplaires sous la marque Dacia, sans publicité.
Pour le directeur du cabinet de marketing Acmé consultants, Jacques-Pierre Mariot, qui a travaillé sur le design de la Logan, il existerait un nouveau segment de consommateurs qui se moquent de dire : "Je roule en Logan".» Pour eux, la voiture ne serait plus un «moyen de dire qui on est».
Bref, on s’en fout, du moment que cela répond au besoin premier : rouler…
Et pour le constructeur réaliser 10 % de ses ventes totales en faisant fabriquer dans des pays ou les coûts salariaux sont inférieurs de 25 % et en supprimant les depenses de marketing, c’est évidemment très intéressant.
En résumé, en période de récession, il existe encore un moyen de gagner beaucoup d’argent :
Low cost =Max Profit
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Maître du lieu, Maître du jeu…
L’Apocalypse des Marques dont les symptômes principaux seront l’infidélité et le désamour des consommateurs pour les marques installées, s' approche à grands pas.
Le pouvoir d’achat est devenu désormais la préoccupation numéro 1 des français mais aussi des américains et de tout l’occident, contrecoup du ralentissement économique car nous sommes mondialement unis par la consommation.
L'arrogance des marques, à travers les « lovemarks » et les stratégies marketing qui ont dominé le monde ces dernières années, et qui a consisté à entourer les consommateurs , à vouloir créer des connexions émotionnelles avec eux ( par des dialogues centrés sur eux) afin qu' ils s’approprient les Marques…arrive à sa fin.
La problématique du pouvoir d’achat vient d’en sonner le glas…
Vous avez pu vous en rendre compte : votre banquier vous aime, votre parfum vous aime, EDF vous aime, votre mobile vous aime, tout le monde vous aime…et les produits laitiers sont vos amis pour la vie…
Pas sûr qu’ils le restent…car plus que vous, c’est votre portefeuille qu’ils aiment et les périodes de crises sont propices pour s’en rendre compte…D’autant que votre portefeuille aime de moins en moins ces amours et ces amis…
Commentant l’augmentation du prix de ses produits le P-DG de Danone, Franck Riboud constate : "Il n'y a pas que le lait qui nous coûte plus cher. Depuis trois ou quatre ans, la publicité monte ses tarifs (...). Il n'est pas question pour nous de rogner sur nos marges …".
Lorsque l’on sait que Danone est « le meilleur élève de la classe » et soigne à merveille sa communication sur la santé, dont Zidane est devenu l’emblématique ambassadeur (il gagne encore plus d’argent que quand il jouait au foot… !),on peut effectivement se demander combien de temps dans une récession le consommateur va t-il être financièrement capable de supporter dans le coût des produits toutes ces dépenses de Marketing… ? ? ? ( Axiome de base : c’est toujours le consommateur qui paye…en final)
Le succès sans cesse grandissant du Hard discount en a été la première manifestation puisqu’a l’inverse de ce que titre TF1 sur son site « De plus en plus de français séduits par le Hard discount »
Le principe même du Hard discount repose sur la non-séduction et l’absence de connexions émotionnelles pour les marques, les fameuses MDD (marques de distributeurs qui n’ayant pas à supporter de frais de marketing ou de publicité, sont proposées à des meilleurs prix que les marques d’annonceurs.)
Les Maîtres du lieux étant devenus à cette occasion les maîtres du jeu.
Les faibles revenus ont choisis depuis longtemps, les classes moyennes les rejoignent…
C’est l’effet prix... car désormais on va acheter les prix plus que les produits…
Et peu importe l’amour que les Marques nous portent …si pour elles :
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« L’amour , c’est juste une idée pour vendre des calendriers… »
Patrick Eudeline
Nous ne voulons plus être aimés…pas comme ça…un peu plus vrai nous suffirait….
Nécronomiquement votre